Ecrivain chouchou des Genevois, Joël Dicker sort son sixième livre, L’Enigme de la chambre 622. Un roman policier de près de 600 pages, bourré d’intrigues et de rebondissements, avec Genève comme décor.
C’est un Joël Dicker de bonne humeur et chaleureux, comme à son habitude, qui répond au téléphone – coronavirus oblige – avec en bruit de fond le brouhaha printanier du parc Bertrand. Un écrivain heureux aussi à la sortie de son nouveau thriller, malgré un léger trac qu’il avoue avec franchise: « Je me pose toujours la question: est-ce que les gens vont aimer ou pas? Je doute facilement, rien n’est acquis. Après la promotion de chacun de mes romans, je me mets à l’écriture du suivant. C’est une période pendant laquelle je suis coupé de mon public. » Mais celui-ci ne lui en tient pas rigueur, impatient de découvrir les méandres de chacun des romans de l’écrivain genevois qui compte parmi les plus lus en français.
Avec L’Enigme de la chambre 622, les lecteurs seront ravis. D’abord, parce que le livre ne manque pas de rebondissements et de pistes de toutes sortes; ensuite, parce que l’auteur, pour la première fois, a choisi de situer son histoire à Genève et à Verbier. « Je dirais qu’il était temps !, reconnaît Joël Dicker. J’avais envie de rendre hommage à Genève, de la partager avec mes lecteurs, mais ce n’était pas simple. Je devais me départir de la ville de mon quotidien pour la raconter comme j’en avais envie. »
Cette Genève, c’est celle de la banque privée où se déroule une lutte acharnée pour la direction d’un des établissement les plus prestigieux, les hôtels de luxe – l’un des protagonistes habite à l’année aux Bergues -, les maisons à Cologny avec vue sur le lac, mais aussi Verbier. C’est même là, dans cette station prisée des Genevois, entre les murs du Palace de Verbier, qui n’a jamais existé, que commence L’Enigme de la chambre 622.
Un écrivain, dénommé Joël, vient passer quelques jours de vacances en montagne, histoire d’oublier ses déboires amoureux et, surtout la mort de son éditeur et ami Bernard de Fallois, l’homme auquel, précise Joël Dicker, il doit tout. « Mon succès et ma notoriété. c’était grâce à lui. On m’appelait l’écrivain grâce à lui. On me lisait grâce à lui. »
Mais au lieu du repos, l’écrivain-narrateur se trouve embarqué dans une enquête à tiroirs dont l’origine remonte à plusieurs années avec un meurtre commis dans la chambre 622 du Palace de Verbier et jamais élucidé.
Dans ce livre, comme dans les précédents, Joël Dicker s’est jeté dans l’écriture, tous les jours, en commençant tôt le matin, « en écrivant le plus possible et sans plan, ce qui permet d’avoir des idées que l’on n’aurait pas autrement. Je préfère me laisser porter par les personnages. Au début, je suis dans l’inconnu, je n’ai aucune idée des différents rebondissements… J’écris, je lis, je reprends, je modifie un peu… Je fais des aller-retours dans le texte. Et puis, bien sûr, il y a des jours avec et des jours sans. »
Pour le lecteur, en tout cas, c’est « avec ».
L’Enigme de la chambre 622
par Joël Dicker
Ed. de Fallois
Merci à Jeremy Spierer
pour les photos de Joël Dicker
https://www.payot.ch/